Par Joanie Loisel, psychoéducatrice
L’être humain, qu’il soit enfant ou adulte, est un être social, le saviez-vous? D’ailleurs une nouvelle étude du Massachussets Institute of Technology (MIT) met en lumière que l’ennui et la faim activeraient les mêmes zones du cerveau. C’est donc dire que nous avons besoin des autres au même titre que nous avons besoin de nous nourrir!
La socialisation c’est le processus par lequel tout individu, l’enfant en l’occurrence, apprend et intériorise les normes et valeurs véhiculées par la société. La socialisation permet à tout individu de s’intégrer dans la société dans laquelle il vit et lui permet de créer des liens sociaux.
Ce qui est particulièrement intéressant, c’est que les normes et les valeurs changent en fonction des sociétés! Par exemple, ici au Québec, l’enfant apprendra à regarder dans les yeux son interlocuteur en signe de respect. Inversement, l’enfant vivant en Chine par exemple apprendra à éviter le regard en signe de respect!
La compétence sociale, ou comment socialiser, ce n’est pas inné. En bas âge, l’enfant est plutôt centré sur lui, petit être égocentrique, mais si charmant! C’est pourquoi les enfants ont besoin d’accompagnement afin d’adopter des comportements et attitudes qui favorisent les relations interpersonnelles. C’est d’abord avec ses parents et sa fratrie que l’enfant apprendra tranquillement à socialiser. Il imitera les attitudes et comportements des différents membres de la famille. Par exemple, si l’aîné de la famille tape les autres pour avoir ce qu’il veut, il y a de fortes chances que le benjamin reproduise ce comportement, croyant que c’est ce qu’il faut faire pour entrer en relation. Inversement, si les parents disent « Bonjour » aux gens qu’ils croisent, l’enfant apprendra qu’il doit saluer les gens comme moyen de mise en relation. Il réalisera également au fil du temps que les mises en relation adéquates lui apporteront des bénéfices (mes parents sont fiers de moi quand je dis « Bonjour! ») contrairement aux attitudes socialement inadaptées (mes parents sont déçus de moi quand je tape pour avoir ce que je veux).
Et là ATTENTION! On ne force pas l’enfant à répéter les conventions sociales! C’est en vous observant que l’enfant apprend. Vous pouvez l’encourager, certes, mais sans l’obliger.
Le jeu est le moyen privilégié des enfants pour entrer en relation. Ce qui est chouette c’est que le jeu combine le plaisir et le développement des compétences sociales (la communication, la résolution de problèmes, la flexibilité, etc.).
Dès que l’enfant est en mesure de jouer en collaboration et non en parallèle, c’est-à-dire jouer avec les autres plutôt que jouer à côté des autres, il acquiert tranquillement certaines compétences sociales, comme respecter le tour de jeu ou encore porter attention aux autres. Ce phénomène s’appelle la pré-socialisation. C’est pourquoi on dit souvent que la période préscolaire est cruciale dans le développement social.
Dès son plus jeune âge, l’enfant est naturellement attiré vers les autres enfants. Vers 3-4 ans, il peut déjà montrer une préférence pour certains enfants. Il aura alors tendance à avoir des amis qui lui ressemblent « intérieurement » (p.ex. un enfant timide jouera probablement plus avec un autre enfant timide). Plus l’enfant grandira, plus il se rapprochera de ceux qui ont des centres d’intérêt semblable aux siens (p.ex. si l’enfant aime jouer au soccer, il sera plus enclin à avoir des amis qui jouent également au soccer).
Malheureusement il arrive parfois que l’enfant adopte plutôt des attitudes agressives lorsqu’il joue avec d’autres enfants (pousser, taper ou mordre). Comme adulte, tentez de cibler pourquoi l’enfant utilise ces stratégies. Peut-être que son coffre à outils n’est pas complet ou peut-être que l’enfant présente des défis au niveau langagier? Il est vrai que le développement du langage soutient la socialisation. Imaginez cet enfant qui n’est pas en mesure de verbaliser ses désirs, il aura peut-être plus tendance à utiliser des gestes par la communication non-verbale, voir même des attitudes agressives s’il ne se fait pas comprendre.
Comme adulte, vous pouvez quotidiennement accompagner l’enfant dans l’apprentissage de la socialisation. Je suis d’ailleurs à vous concocter un outil d’accompagnement pour aider l’enfant dans la verbalisation des excuses!